Maman les p’tits truqueurs qui vont sur
l’eau ont-ils des ailes ?
En février 1980, le mensuel Actualité Dauphiné a
publié des extraits du carnet de bord d’Alain CARIGNON
traversant l’Atlantique aux côtés de son frère, François,
et d’un ami, Christian ABEL. La légende d’une photo
qui les montre tous les trois en pleine action indique : « La seule
photo que l’équipage
ait pu faire de lui-même » et mentionne le nom des trois héros.
Le (futur) corrompu pratique déjà avec art
la citation des grands auteurs : « Les marins se nourrissent d’indépendance
et laissent sur le rivage la passion des hommes » (CHATEAUBRIAND)
et la réflexion
philosophico-morale personnelle : « La mer impose un examen moral avec
l’aptitude à la
solitude. (…) Faculté d’adaptation de l’individu, capacité à vouloir
dominer l’événement : chacun ayant conscience d’être
un rouage essentiel, fait en sorte d’assumer pleinement sa charge en retenant
plus rapidement chaque leçon de la mer. »
Pourquoi diable un article des Cahiers
du yachting d'avril
1980 est-il titré « Tartarin
de Grenoble, comment mener autrui en bateau… » ? C’est
qu’en fait deux skippers professionnels
pilotaient le bateau de Toulon à Sainte-Lucie. Les trois touristes avaient été embarqués
aux Canaries.
« De la part d’un mirliflore
au comptoir du café du
commerce, une telle tromperie prêterait peut-être à sourire.
De la part d’un homme qui brigue les suffrages des électeurs, cette
omission est impardonnable, car elle laisse croire que son auteur peut déformer
la vérité sur bien d’autres sujets. » écrit
P-G PASOLS, auteur de l’article.
On se contentera, 27 ans plus tard, de cette conclusion ô combien prémonitoire.
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